- CHAMBÉRY
- CHAMBÉRYCHAMBÉRYIl y a dans la géographie et dans l’histoire de Chambéry des éléments contradictoires. Bien placée par rapport aux grandes voies intra-alpines (entre la Tarentaise et le Petit-Saint-Bernard, entre la Maurienne et le Mont-Cenis), elle est murée vers l’ouest par le chaînon Épine-mont du Chat, gênée vers le nord par la cuvette trop encaissée du lac du Bourget. Sa cluse manque d’une rivière utile. L’histoire en a fait une capitale féodale grâce au resserrement du passage entre le rocher du Lémenc et les hauteurs de Jacob, mais c’est un site plus facile à défendre que commode pour un développement urbain. La fonction de capitale, qui a survécu à l’installation de ses ducs à Turin (XVe s.), et la circulation au long de la route Lyon-Turin lui ont donné un certain éclat et surtout la vocation d’une ville de notables (administrateurs, hommes d’église et de loi, commerçants), dont elle s’est longtemps satisfaite. L’intégration dans la vie française, à partir de 1860, n’a pas été l’occasion, comme à Nice ou Annecy, d’un essor rapide, parce que les Chambériens ne désiraient pas accueillir des initiatives extérieures: il n’est pas exagéré de parler d’un poids du passé. Aussi, ayant très peu d’industrie, Chambéry s’est développée lentement (19 000 habitants en 1858, 20 000 en 1921, 28 000 en 1936), sans commune mesure avec Grenoble, bien que beaucoup mieux desservie par la voie ferrée.La période actuelle lui est plus favorable. La fonction tertiaire, restée de beaucoup prépondérante, a, comme dans toutes les villes, pris une importance considérable, qui est, à elle seule, une puissante raison de croissance urbaine: on peut attribuer plus de 75 p. 100 des actifs au secteur non productif. L’industrie s’est installée, mais elle n’occupe que 15,8 p. 100 des travailleurs habitant la ville, tandis que le bâtiment et les travaux publics en emploient 8,4 p. 100. La population de la ville propre (qui a annexé deux communes) atteignait, en 1990, 54 012 habitants et celle de l’agglomération 103 187 habitants.Le développement urbain s’est fait en partie dans la ville même, en partie à sa périphérie. La ville a profité des destructions de 1944 pour reconstruire de façon moderne un quartier de vieilles maisons. Elle a érigé quelques hauts bâtiments, notamment une tour sur le rocher de Lémenc, et procédé à des opérations de rénovation urbaine (hôpital neuf à la place d’une partie du quartier de Maché). C’est surtout autour de la ville, où l’espace manque, qu’on a pu développer l’urbanisation: zone industrielle de Bissy au nord, grands ensembles de la Croix-Rouge et de Sonnaz, sur les collines du nord.De toute façon, l’urbanisation est obligée de prendre une forme linéaire, d’Aix-les-Bains à Montmélian, avec les problèmes de circulation propres à ce schéma. L’autoroute Lyon-Chambéry a apporté une amélioration évidente, ainsi que la liaison ferroviaire par T.G.V. avec Paris.Chambéryv. de France, ch.-l. du dép. de la Savoie; 55 603 hab. Industr. Tourisme.— Cap. de la Savoie de 1232 à 1562. Cath. (XVIe s.). Chât. des ducs de Savoie (XIVe et XVe s.).
Encyclopédie Universelle. 2012.